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Boléro

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  En 1928, la danseuse Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie - les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert… Ravel va alors plonger au plus profond de lui-même pour créer son œuvre universelle, le Boléro. Le film débute par un générique assez drôle afin de faire comprendre aux spectateurs l’importance du Boléro de Ravel au niveau international. Il ne se passe pas un quart d’heure dans le monde sans que le Boléro ne soit joué ou écouté. C’est assez fascinant. Même quand on connaît bien l’œuvre du compositeur, il est intéressant de découvrir quelle a été sa vie, ses doutes, ses secrets. C’est l’ambition du film dans sa première partie. Ravel, homme pudique et renfermé, doit faire face à ses failles quand on lui confie la création de ce ballet. Passionnant de voir tout le processus de création

La passion de Dodin Bouffant

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Eugénie, cuisinière hors pair, est depuis 20 ans au service du célèbre gastronome Dodin. Au fil du temps, de la pratique de la gastronomie et de l'admiration réciproque est née une relation amoureuse. De cette union naissent des plats tous plus savoureux et délicats les uns que les autres qui vont jusqu’à émerveiller les plus grands de ce monde. Séance de rattrapage pour ce film que j’avais raté lors de sa sortie. Suite aux polémiques concernant sa désignation pour représenter la France aux Oscar (alors qu’Anatomie d’une chute était le favori), j’avais des doutes sur la qualité du film. Dès les premières minutes, on est envoûté par le parti pris du réalisateur : nous montrer les gestes, la délicatesse des mains, la lente réalisation des mets tous plus délicieux les uns que les autres (on a l’impression de sentir les odeurs). Eugénie, Dodin et la servante circulent dans la grande cuisine du château comme s’ils dansaient un ballet qu’eux seuls connaissent la chorégraphie.

Madame de Sévigné

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  Madame de Sévigné veut que sa fille Françoise devienne une femme brillante et libre, à l’image d’elle-même. Mais plus elle va intriguer et essayer d’intervenir dans la relation du couple que Françoise forme avec le comte de Provence, plus elle se va se heurter à la résistance de sa fille. Commence alors une relation tumultueuse qui va aboutir à une œuvre célèbre de la littérature. On a du mal à s’intéresser aux échanges épistolaires entre les deux femmes, tellement les dialogues sont ampoulés et les situations manquent de naturel. Les allées et venues de Mme de Sévigné dans sa calèche nous donne vraiment mal au coeur et finisse par nous endormir tellement le récit traîne en longueur. Karin Viard est aussi à l’aise dans son rôle que dans le corset de la robe verte qu’elle porte pendant tout le film. Ana Girardot minaude plus qu’elle ne joue. Seule Noémie Lvovsky tire son épingle du jeu en interprétant une superbe Mme de La Fayette, sortie tout juste d’un tableau de Vélasquez.

The boys in the boat

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  L’histoire vraie de Joe Rantz, étudiant à l’Université de Washington où il est membre de l’équipe d’aviron. Il va tout faire pour être qualifié avec ses camarades pour représenter les USA aux jeux olympiques de 1936 à Berlin. Ils vont ainsi humilier Hitler en battant l’équipe d’Allemagne et croiser un certain Jesse Owen, au destin que l’on connaît. On est loin du souffle épique du film de Hugh Hudson « les chariots de feu » mais la peinture du monde sportif de l’époque dans un contexte politique très particulier n’est pas inintéressante. Même si on connaît la fin, on est pris au jeu de cette bande de jeunes qui va souffrir pour « monter sur la boîte » et faire la nique au führer. 13/20

Micheline Presle (1922 - 2024)

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Jamais sans nous connaître

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  A Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Une nuit, la monotonie de son quotidien est interrompue par sa rencontre avec un mystérieux voisin, Harry. Alors que les deux hommes se rapprochent, Adam est assailli par des souvenirs de son passé et retourne dans la ville de banlieue où il a grandi. Un grand film sur l'amour et ses fantômes, d'une émotion et d'une beauté infinies.  Le réalisateur tire les fils d’un scénario subtil, librement adapté du roman Présences d’un été.  Un bouleversant récit sur le deuil et le lâcher-prise.  En parallèle du récit d’un amour entre deux garçons, éclot un véritable récit-deuil, ample, proustien en ce qu’il marche sur ses propres traces, purgatoire où les revenants ont autant à apprendre que les vivants.  Andrew Scott et Paul Mescal jouent ici une partition dont la grande subtilité et la complexité n'altèrent jamais la puissance des émotions.  17,75

Daaaaaali !

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 Une journaliste essaye de réaliser un documentaire sur  Salvador Dali. Elle va se heurter à des impossibilités inhérentes au personnage du célèbre et extravagant peintre. Un film aussi perché que l'était le génial Dali ! Bien évidemment, les clins d'oeil au film de Bunuel "le charme discret de la bourgeoisie" sont nombreux et tellement réjouissants. L'interprétation d'Edouard Baer est absolument formidable, ainsi que celle de Jonathan Cohen. 17,50

A man

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  Rie découvre que son mari disparu n'est pas celui qu'il prétendait être. Elle engage un avocat pour connaître la véritable identité de celui qu'elle aimait. Usurpation d'identité, deuil, voix de l'enfant, introspection, tels sont les thèmes abordés par ce film magnifique émouvant, subtil, traité avec beaucoup de délicatesse comme seuls les japonais savent le faire. Les deux acteurs principaux déjà appréciés dans leurs récentes production sont d'une justesse inouie. 17,25

La zone d'intérêt

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  Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp. D'abord, il y a la bande son qui a un intérêt capital dans ce film : elle est omniprésente dans tous les plans, les cris, les aboiements de chiens, le bourdonnement des cheminées, les coups de feu. C'est tout ce qui se passe derrière le mur, enceinte de la maison des Höss. Tout ce que la femme du nazi refuse d'entendre. Elle nie les bruits, les odeurs, les fumées. Seuls comptent ses fleurs, son potager, la vie heureuse de ces enfants. Et quand il arrive un évènement qu'elle ne peut contrôler, elle devient une furie menaçante et s'en prend à son entourage d'esclaves prisonnières. Elle ne s'aperçoit pas que ces enfants sont perturbés au point de faire des cauchemars, de pleurer la nuit, de devenir des bourreaux à l'image de l'ainé des fils. Sandra Hüller, déjà appréciée dans Anatomie d'

Le cercle des neiges

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  En 1972, un avion uruguayen s'écrase en plein cœur des Andes. Les survivants ne peuvent compter que les uns sur les autres pour réchapper au crash. Au bout de huit jours et en désespoir d'être secourus dans un bref délai, les rescapés sont contraints de manger les morts pour survivre. Inspiré d'un fait divers réel, ce film se regarde comme un document authentique tellement il est interprété avec justesse et émotion 13,25

Captives

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 En 1894, Fanny se laisse enfermer volontairement à l'hôpital de la Salpétrière. En fait, elle recherche sa mère qui a été également enfermée et dont elle n'a plus de nouvelles depuis plus de 20 ans. Elle va ainsi cotoyer des femmes convaincues de folie et découvrir la réalité de cet asile. Elle va y faire aussi la connaissance de compagnes d'infortune qui vont l'aider dans sa recherche. Sujet déjà abordé dans un précédent film (le bal des folles), on est vite pris dans cette histoire terrible où la folie côtoie la misère. L'humiliation subie par ces femmes dont certaines sont saines d'esprit mais enfermées pour de sombres raisons financières et familiales est "orchestrée" par deux geôlières sans pitié. D'abord Josiane Balasko dans le rôle de Bobotte est absolument prodigieuse et prouve que lorsqu'on lui confie un bon rôle, elle prouve son immense talent. Même remarque pour Carole Bouquet, cantonnée actuellement des comédies idiotes, qui ré